L'ogre, petites anectoctes

Publié le par Vortad

                       I

 

L’ogre, le grand roi des gnomes, grandiloquent,
A dressé dans sa grotte un varan sidérant.
Ainsi que l’homme avec son destrier de chair,
L’ogre, géant de pierre a monté sa galère.
Il accoure en riant, le couple était grandiose !
Apprête son carrosse et regarde, morose,
Le Fanal éphémère élever dans le ciel
Sa pâle lumière : à ce brillant appel,
Il sait qu’il doit partir, la Chimère halète
Et dirige son maître en les dunes d’Oreste.
Lui engage sa monture, idiot et ignorant
Les contrées méconnues des hommes sacripants !

 

 

                        II


L’ogre, ayant traversé à grandes enjambées
Les hauts monts du Pinde, atteint une futaie.
Puis ayant avec soin sondé la forêt,
Ne put trouver sa route : il fut fort affairé.
Son esprit ne manquait pas de lucidité
Mais il faut avouer qu’il manquait de malice.

Il n’était pas futé. Saisi par l’avarice
Et la voracité de son grand estomac,
Il ne lésina point, si bien qu’il avala
Toute entière la plaine, étant donné l’emploie
Que son grand appétit pouvait lui procurer,
Creusait donc son chemin, et allongeant le pas,
Il franchit la forêt.

Publié dans Poésie

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